Ce
qu’a écrit Homère est aux trois quarts convention, et il en est ainsi de
presque tous les artistes grecs, qui n’avaient aucune raison de s’adonner à la
rage d’originalité qui est le propre des modernes. Ils n’avaient aucune crainte
du conventionnel ; c’était un moyen d’entrer en communion avec le public.
Car les conventions sont des procédés pour l’entendement de l’auditeur, une
langue commune péniblement apprise, au moyen de laquelle l’artiste peut
véritablement se communiquer. Surtout pour les poètes et les musiciens grecs,
quand il veut être immédiatement victorieux
avec son œuvre d’art – étant habitué à lutter publiquement avec un ou deux
rivaux – aussi, être compris
immédiatement est la première condition : ce qui n’est possible que
par la convention. Ce que l’artiste invente au-delà de la convention, il
l’ajoute de son propre chef et s’y risque lui-même, au meilleur cas avec ce
succès d’avoir créé une nouvelle
convention. Généralement, ce qui est original est regardé avec étonnement,
parfois même adoré, mais rarement compris ; vouloir échapper avec
opiniâtreté à la convention, c’est vouloir ne pas être compris. A quoi vise
donc la folie d’originalité des temps modernes ? »
NIETZSCHE; Le
Voyageur et son ombre; Aphorisme 122.
mercredi, novembre 30, 2016
mercredi, novembre 16, 2016
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mardi, novembre 15, 2016
Niger : Transformer sa ferme en un centre d’apprentissage
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