La doctrine jacksonienne, qui s’applique au fonctionnement normal et
pathologique du système nerveux, s’exprime en trois principes :
1.
L’évolution
suit une marche ascendante qui va des centres nerveux inférieurs, les plus
simples, les plus automatiques, mais aussi les mieux organisés, vers les
centres supérieurs, les plus complexes, les plus volontaires, mais aussi les
moins organisés. En somme, la dissolution suit un ordre inverse de celui de
l’évolution.
2.
Il
existe des dissolutions générales et des dissolutions locales. Dans la dissolution générale, le système nerveux
tout entier est sous la même influence nocive, mais les différents centres
nerveux ne sont pas également affectés, car les centres les plus élevés étant
les moins résistants « se rendent » les premiers. Les centres moyens
mieux organisés résistent plus longtemps. Dans la dissolution locale, la maladie d’une partie du système nerveux n’entraîne
qu’une régression locale de l’évolution dans la partie malade.
3.
« La
symptomatologie des maladies nerveuses a une condition double : dans
chaque cas, il y a un élément positif et
un élément négatif. L’évolution
n’étant pas entièrement dissoute, un certain niveau d’évolution persiste »
(Jackson). Le système nerveux étant une intégration hiérarchique de niveaux
d’évolution, chacune de ses désintégrations se traduira par la dissolution
d’une instance subordonnante (aspect négatif) et la libération de l’instance subordonnée
(aspect positif). Toute maladie nerveuse est une révolution. Elle décapite la
hiérarchie régnante et lui substitue les forces anarchiques dont les plus
évoluées ne tardent pas à prendre le commandement et à substituer à l’ordre
ancien un ordre nouveau reconstitué à leur profit.
Jean DELAY – Pierre PICHOT ; Psychologie.